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    • 21 OCT 24
    Semaine nationale des éducatrices et éducateurs de la petite enfance

    Semaine nationale des éducatrices et éducateurs de la petite enfance, 21 au 27 octobre 2024.

    Le thème de cette année Un rôle bénéfique pour la vie, vise à rappeler l’importance du rôle des éducatrices, des éducateurs et des RSGE dans le développement des enfants. « … C’est en leur compagnie que les enfants s’épanouissent et évoluent afin de faire fleurir leur propre personnalité… »

    Effectivement permettre aux enfants de s’épanouir dans un environnement adapté à chacun n’est pas une profession accessible à tous. En effet, ces personnes ont la responsabilité d’assurer la santé, la sécurité et le bien-être des enfants dont elles ont la charge. Tout cela est d’ailleurs encadré par une réglementation rigoureuse qui a ajouté au fil du temps une surcharge de travail importante. Malgré ces contraintes quotidiennes, c’est avec bienveillance qu’elles adaptent leurs interventions éducatives et sèment la journée des enfants de petits plaisirs quotidiens. On peut donc se demander, mais qui veille à leur bien-être à elles? Qui assure leur santé et leur sécurité ? Ces femmes et hommes bien humains, car nous pourrions nous le demander, réussissent des exploits quotidiens avec toutes les limites et exigences qui leur sont imposées. Pour faire fleurir un jardin, il faudra que le jardinier ait les bons outils, l’eau accessible, la chaleur du soleil et surtout de la patience. Ce n’est pas différent pour nos éducateurs et éducatrices, il faut en prendre soin si l’on veut les garder dans le réseau et que chacun puisse faire fleurir la profession.

    Le ministère, les directions des CPE et bureaux coordonnateurs, ainsi que les propriétaires de garderies privées doivent assumer leur rôle aussi, ils doivent offrir tout le soutien et l’aide nécessaire à celles qui travaillent à éduquer les tout-petits. Ils doivent les protéger contre le stress et l’épuisement causés par une charge de travail trop élevée. Ils doivent offrir des conditions de travail décentes qui aidera la rétention du personnel éducateur qui présentement fuit les installations et les RSGE qui ferment leur milieu. Il mérite toute notre reconnaissance et cela doit passer par une rémunération à la hauteur de leur compétence et expérience. La valorisation du métier d’éducatrice, d’éducateur et de RSGE est essentielle, voire incontournable pour attirer de jeunes étudiants à la profession. Celles qui y œuvrent présentement ont les pétales fanés et manquent gravement de soleil et d’eau fraiche.

    Comme le démontrait la chercheuse Nathalie Bigras de l’Équipe de recherche Qualité des contextes éducatifs de la petite enfance lors de la conférence en ligne sur le thème « Valoriser la profession : pourquoi est-ce important? » :

    Le travail d’éducatrice de la petite enfance, surtout accompli par des femmes, est considéré comme un métier « doux » et facile d’exécution, reposant sur des qualités féminines dites « innées » (Bovolenta, 2007).

    Ces perceptions du métier rendent invisibles les tâches complexes et les compétences nécessaires pour l’exercer, justifiant ainsi l’absence de reconnaissance menant à un « véritable ghetto d’emploi féminin » Dussuet, 2002 : 163, cité par Bovolenta, M. 2007)

    Ces perceptions donnent lieu à une plus faible rémunération, une précarité d’emploi, une méconnaissance des compétences requises pour l’exercer.

    Ce métier dont on reconnait peu l’expertise et dont le niveau de rémunération se situe sous la moyenne des emplois comparables est perçu comme destiné à celles qui aiment les enfants (Cresson, 2004; Cristofari, 1998, cités par Bovolenta, 2007).

    Cette perception cacherait la complexité de la profession, et limiterait la valorisation sociale des métiers de la petite enfance.

    Soyez assurés que nous poursuivons notre travail pour faire reconnaitre les éducatrices et éducateurs à leur juste valeur.

    Bonne semaine nationale des éducatrices et éducateurs de la petite enfance!

    Lucie Longchamp, vice-présidente FSSS pour les secteurs parapublics et privés

    Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE

    Chantal Racicot, représentante du secteur des RSGE