
En tant que professionnelles en petite enfance, nous souhaitons toutes offrir aux tout-petits de bonnes racines et, ainsi, un bon ancrage de curiosité et d’apprentissage. Pour nous y aider, le gouvernement doit cesser de sabrer dans le réseau et offrir tous les éléments nécessaires à son épanouissement. Le réseau des services éducatifs sans but lucratif est comme une petite forêt où chaque arbre protège et accompagne les plus petits en leur offrant de la fraîcheur en été et de la protection en hiver. Cette métaphore, bien qu’imagée, est un infime exemple de toute la beauté de ce réseau.
En dépit de la tenue de la Semaine québécoise des services de garde éducatifs à l’enfance, qui vise à promouvoir le rôle essentiel de toutes les personnes gravitant dans le réseau, nous constatons un effritement de ce réseau, un exode des travailleuses ainsi que des enfants en manque criant de services, soit près de 28 000 en attente d’une place.
Ce manque de vision et de financement n’aide en rien à ce que les personnes qui œuvrent dans les services de garde éducatifs à l’enfance ressentent de l’estime, du respect et de la reconnaissance.
Tout jardinier qui se respecte sait qu’il aura une récolte à la hauteur des efforts fournis. Il redoublera d’efforts lors de temps plus difficile, mais il n’abandonnera pas, car il sait que ses efforts seront récompensés.
Le réseau n’est pas si différent et pourtant au moindre coup de vent, le gouvernement le laisse tomber et exige encore plus des travailleuses. Encore une fois, il ne fait preuve que d’une vision à courte vue et ne se préoccupe pas des effets à long terme. Pourtant, ce n’est pas faute de lui avoir répété à de nombreuses reprises.
Résultat : depuis quelques années, le réseau ne parvient plus à attirer et à retenir les travailleuses. On ferme les yeux sur la problématique et on refuse de considérer le réseau comme un service public.
On laisse le tout dans les mains du privé, dont le modèle d’affaires est centré sur le profit, et dans bien des cas, au détriment des services.
Que les travailleuses proviennent des CPE ou des RSGE, le réseau doit leur offrir bienveillance, reconnaissance et soutien. Ces femmes offrent quotidiennement aux tout‑petits et à leurs familles le meilleur d’elles-mêmes, et ce, sans ménagement. Elles leur permettent de faire leurs premiers apprentissages et d’établir des bases solides pour l’avenir.
Nous continuerons de réclamer des services éducatifs sans but lucratif. Il n’y a pas de profit à faire sur le dos des tout-petits.
Lucie Longchamp
vice-présidente responsable des secteurs privés à la FSSS–CSN
Chantal Racicot
représentante du secteur des RSGE
Stéphanie Vachon
représentante du secteur des CPE
Message du ministère
Cet événement est l’occasion de mettre en valeur le rôle essentiel de toutes les personnes qui contribuent chaque jour à la qualité des services de garde éducatifs à l’enfance (SGEE). Le thème de cette année s’inspire de la métaphore de l’arbre pour représenter les SGEE, qui offrent aux tout-petits leurs premiers apprentissages et des bases solides pour l’avenir.
Que ce soit au travers de leurs racines, symbolisant les valeurs éducatives et le soutien du personnel éducateur, ou encore leurs multiples branches, représentant les expériences variées qui nourrissent le développement des tout-petits, les SGEE sont à l’honneur, tels des piliers essentiels du parcours éducatif des tout-petits.