Les responsables de service de garde éducatif en milieu familial (RSGE) affiliées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) viennent de déposer leurs cahiers de demandes de nature normative au ministère de la Famille. C’est donc aujourd’hui, le 16 novembre, qu’est donné le coup d’envoi officiel de cette négociation cruciale pour la survie du réseau.
À l’heure actuelle, tous les ingrédients sont réunis pour une catastrophe annoncée dans le réseau des services de garde à l’enfance : inflation record, des RSGE au bout du rouleau, face à des perspectives nettement plus attrayantes dans d’autres secteurs d’activité, où les emplois sont mieux rémunérés et comportent moins de responsabilités.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la province a perdu plus de 24 000 places en garderie en milieu familial entre 2018 et 2022. Le gouvernement de la Coalition avenir Québec a promis de créer 37 000 places subventionnées additionnelles dans le réseau d’ici 2025-2026, sans soulever le problème déjà criant de main d’œuvre.
Les solutions pour endiguer l’exode des RSGE sont pourtant à portée de main : le gouvernement doit offrir des conditions de travail décentes, adaptées à la réalité actuelle et à la hauteur des responsabilités de ces professionnelles de la petite enfance.
« Le ministère devra agir pour que notre profession soit reconnue et valorisée. Le temps presse ! souligne Chantal Racicot, représentante du secteur des RSGE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Cela fait maintenant près de 15 ans que nous réclamons la pleine équité avec l’emploi comparateur (éducatrice en CPE, échelon 3, non qualifiée). C’est une question de reconnaissance de la valeur de notre travail de professionnelles de la petite enfance, une phase cruciale pour le développement des enfants », ajoute la dirigeante.
« Ce volet des services de garde éducatifs a connu son lot de défis au cours des dernières années. Les responsables ont réussi à tenir le coup depuis la dernière négociation, mais cette fois, il faut abolir les injustices qui demeurent, mettre en place des mécanismes contre l’appauvrissement et reconnaître cette profession à sa juste valeur, ajoute Lucie Longchamp, vice-présidente à la FSSS–CSN. Le ministère a besoin d’elles, il est temps que ça paraisse ».
Les RSGE proposent notamment l’accès à un régime de retraite, l’inclusion de l’emploi comparateur à l’entente collective, une clause d’enrichissement de même que des primes pour la reconnaissance de l’expérience et pour les régions éloignées.