Les coûts des médicaments prennent une grande place dans la hausse des coûts de nos assurances collectives comme dans les coûts assumés par le réseau de la santé et des services sociaux. Pour que ça cesse, nous avons trouvé la solution : ça nous prend un régime d’assurance médicaments entièrement public !
Les coûts des médicaments explosent !
Au Québec, nous avons un régime d’assurance médicaments hybride. Ce qui veut dire qu’il y a un régime public et des régimes privés. Les membres de la FSSS-CSN ont accès à un régime collectif privé. Bien que ce régime était une avancée par rapport à un régime tout au privé, il faut bien avouer que cela n’a pas permis de réduire la facture comme il aurait fallu.
Les membres de la FSSS-CSN le savent bien, nos assurances collectives augmentent. Et une bonne partie de cette hausse est due à l’augmentation du coût des médicaments. Depuis 2016, les primes ont augmenté en moyenne de 8,7 % par an dans les régimes d’assurance collective, soit bien au-delà de l’inflation ou de la hausse des salaires.
Les régimes privés sont financés par les employeurs et les personnes salariées. Certaines personnes, notamment les travailleuses et travailleurs à temps partiel, se retrouvent à payer des sommes disproportionnées par rapport à leur revenu pour leur assurance. On parle parfois d’un montant qui représente plus de 10 % du revenu annuel.
Et ce n’est pas tout ! Comme le gouvernement refuse de légiférer sur les frais de pharmacie pour les médicaments lorsque la personne est couverte par une assurance privée comme il l’a fait pour le régime public en limitant les frais de pharmacie à 8,75 $ par prescription, il crée une iniquité entre les citoyennes et citoyens. C’est inconcevable qu’une personne couverte par un régime privé paie pour la même prescription des coûts de 2 à 5 fois plus élevés qu’une personne couverte par le régime public.
Par exemple, un membre de la FSSS-CSN avec deux enfants devra payer une prime familiale et payer les médicaments pour leurs enfants de moins de 18 ans alors qu’une personne assurée par le régime public n’aura pas à assumer ces coûts.
Un autre exemple. Un salarié du réseau de la santé qui a travaillé dans le secteur privé a fait le saut en arrivant dans le réseau. Quand il était dans le régime public d’assurance médicaments, son déboursé était 20 fois moins cher pour le même médicament !
Pour un régime entièrement public d’assurance médicaments
C’est donc clair qu’on ne peut pas continuer comme ça. Il nous faut une assurance médicaments 100 % publique pour nous donner tous les moyens de réduire les coûts des médicaments. Ça nous permettrait d’économiser sur nos assurances collectives, mais aussi de faire sauver de l’argent au réseau public ! D’ailleurs, la vaste majorité des membres de la FSSS-CSN est d’accord avec cette proposition !
C’est un dossier qui bouge beaucoup, aussi bien au Québec qu’au Canada. Au fédéral, le fruit semble mûr. Le gouvernement Trudeau avait mis en place un comité pour étudier la question et ce dernier en arrive à la conclusion que ça prend une assurance médicaments publique pancanadienne. Le NPD a d’ailleurs déposé un projet de loi sur le sujet.
Souhaitons que les parlementaires s’entendent et avancent rapidement. Il faut certainement s’assurer que le financement soit au rendez-vous et que les compétences provinciales soient respectées. Mais ce nouveau programme social serait une avancée majeure pour le Québec et le Canada !
Nous sommes d’ailleurs en action sur cette question. Que ce soit avec la CSN ou la Coalition solidarité santé, nous menons plusieurs actions pour nous assurer que nous voyons arriver une assurance médicaments 100 % publique.
Dans les prochains mois, notre priorité doit aller à convaincre le gouvernement Legault de lâcher le statu quo. Il doit arrêter d’écouter le chant des sirènes des lobbys pharmaceutiques et regarder les faits. Notre régime hybride québécois n’est pas la voie à suivre et nous avons besoin d’un régime entièrement public. Pour mettre de la pression sur le gouvernement provincial, je vous invite à participer à la signature de lettre électronique de la Coalition solidarité santé.
Nadine Lambert