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    • 05 DÉC 11
    Temps de réponse des paramédics : Québec tarde à appliquer les solutions

    Les temps de réponse trop longs des ambulanciers dans plusieurs régions de la province sont connus depuis 2007. Des solutions ont été trouvées pour régler le problème. Mais le ministère de la Santé tarde à les appliquer, dénonce la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

    Les temps de réponse des techniciens ambulanciers paramédicaux dans différentes régions du Québec sont trop longs. Des solutions ont été trouvées pour régler le problème. Mais le ministère de la Santé tarde à les appliquer, dénonce la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

    Les temps de réponse trop longs des ambulanciers dans plusieurs régions de la province sont connus depuis 2007. Selon le vice-président de la FSSS, Jeff Begley, au moins 55 zones ont alors été définies comme étant problématiques.

    «Des projets-pilotes ont été menés depuis dans environ 25 zones et ont permis de beaucoup améliorer la situation, dit-il. Mais une trentaine de zones sont toujours problématiques.» En Montérégie, les territoires d’Ormstown, de Waterloo et de Cowansville sont par exemple mal desservis, selon M. Begley.

    La région de Chaudière-Appalaches est dans la même situation, principalement parce que les ambulanciers y travaillent sur des «horaires de disponibilités», c’est-à-dire qu’ils sont de garde 24 heures sur 24 pendant sept jours consécutifs. Les ambulanciers restent en permanence chez eux et répondent aux appels à partir de leur domicile. La situation était la même en 2007 au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Mais un projet-pilote a instauré des horaires de travail de huit heures pendant lesquels les ambulanciers faisaient de la patrouille dans leur véhicule, ce qui leur permettait d’intervenir plus rapidement.

    Selon le porte-parole de la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM), Patrick Jasmin, les temps de réponse trop longs touchent l’ensemble de la Montérégie. En plus des horaires de disponibilités qui devraient avoir disparu depuis longtemps, le nombre d’ambulances est insuffisant. En mars dernier, la CETAM a alerté l’agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie à ce sujet.

    «On n’a toujours pas eu de réponse», note M. Jasmin.

    Trois minutes de moins

    En plus du Saguenay-Lac-Saint-Jean, des projets-pilotes ont été menés dans les régions de la Capitale-Nationale, de la Côte-Nord, de la Gaspésie et du Nord-du-Québec depuis 2007. Dans un rapport publié en décembre 2010, l’Institut de recherche en santé publique de l’Université de Montréal a conclu que ces projets ont permis de diminuer le temps de réponse des ambulanciers de trois minutes.

    «C’est beaucoup. Pour les appels de priorité un, qui peuvent être par exemple des accidents de la route et des arrêts cardiaques, le temps d’attente a diminué à moins de huit minutes, note M. Begley. Ça peut faire la différence entre un cas qui se règle facilement et un cas qui aura plusieurs complications. On évite des séjours plus longs et complexes à l’hôpital. Il s’agit d’économies non négligeables.»

    Les cinq projets-pilotes ont coûté environ 9 millions. Mais chaque minute épargnée dans le transport ambulancier permet d’économiser 673$, selon l’analyse de l’Institut de recherche en santé publique. M. Begley dit vouloir rencontrer le gouvernement depuis un an pour discuter de la possibilité d’étendre les projets-pilotes à toutes les régions du Québec. «Mais notre demande n’a pas encore eu de réponse», dit-il.

    Au cabinet du ministre de la Santé, Yves Bolduc, on assure que la diminution du temps de réponse des techniciens ambulanciers paramédicaux «fera partie des prochaines négociations», qui sont déjà commencées.

    Ariane Lacoursière

    La Presse

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