Le réseau des services de garde est dans la mire du gouvernement Couillard. Après avoir annoncé qu’il augmentera les tarifs, il ajoute maintenant de nouvelles compressions. Nous ne rappellerons jamais assez que nos services de garde sont un outil de choix pour réduire les inégalités sociales. En s’y attaquant, le gouvernement Couillard démontre une fois de plus qu’il a un agenda néolibéral qui vise à nous appauvrir.
De bâillon en bâillon
Nous apprenions la semaine dernière que le gouvernement Couillard envisage d’utiliser le bâillon pour adopter le projet de loi 28 qui entraînera la hausse des tarifs en services de garde. S’il procède de cette façon, il aura eu recours au bâillon deux fois en moins d’un an. Cela nous indique toute l’importance que les libéraux accordent à notre démocratie. Non seulement ils n’ont pas été élus pour appliquer un programme d’austérité, mais en plus ils n’hésitent pas à bafouer notre démocratie pour faire avancer leur projet néolibéral.
Le projet de loi 28 est un recul important pour les familles québécoises. En modulant les tarifs selon les revenus, le gouvernement s’éloigne une fois de plus de notre système d’imposition progressif. Nous avons toujours revendiqué le fait que les services de garde doivent être accessibles et de qualité. Nous ne pouvons accepter que des familles n’y aient pas recours en raison du tarif à payer. C’est malheureusement ce qui risque d’arriver si nous haussons les tarifs.
En haussant les tarifs pour les centres de la petite enfance (CPE) et les garderies en milieu familial, le gouvernement tente de favoriser le privé. En rendant le réseau de services de garde moins accessible, il est possible de penser que des familles se tourneront vers les garderies privées. Et tant pis si nous savons que les CPE offrent la meilleure qualité de services. Et tant pis pour le développement de nos enfants!
Et encore des compressions!
Le gouvernement Couillard a annoncé dans son dernier budget que le réseau de services de garde devra absorber des compressions de 74 millions de dollars, qui s’ajoutent à celles des dernières années. Déjà, l’Association québécoise des CPE annonce que le réseau a atteint sa limite en termes de coupes et qu’il ne peut en faire plus sans toucher les services aux enfants.
Des CPE ont même avancé qu’ils pourraient devoir couper dans les repas des enfants. Et Couillard aura le culot de nous dire que l’austérité n’a pas d’impact, que les compressions ne touchent pas les services!
Nous continuerons de faire alliance avec tous ceux et celles qui veulent défendre notre réseau de services de garde. Nous continuerons de faire valoir que la population québécoise a besoin de ces services. Que les femmes y tiennent pour pouvoir continuer d’augmenter leur présence sur le marché du travail. Que nos enfants en ont besoin pour assurer leur développement. Que nous en avons besoin comme société pour réduire les inégalités sociales et miser sur notre jeunesse.
Dany Lacasse