La seconde journée du congrès de la FSSS-CSN a été très intéressante.
Organisons la résistance
Super panel :
- Jean-Pierre Charbonneau, ancien président de l’Assemblée nationale et militant pour un système électoral représentatif;
- Laure Waridel, écosociologue (PhD), professeure associée à l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM et chroniqueuse au Journal de Montréal et de Québec;
- Myriam Lavoie-Moore, professeure adjointe à l’Université Saint-Paul et chercheuse à l’Institut de recherche et d’information socioéconomiques (IRIS);
- Alexandre Coutant, professeur au Département de communication sociale et publique de l’UQAM.
Le thème: Organiser la résistance
De plus en plus, les extrêmes s’expriment, notamment sur les médias sociaux. Les ingénieurs du chaos en profitent: des politiciens et leurs conseillers les motivent, les supportent et les réunissent afin d’occuper l’espace public avec un discours divisif. Et prendre le pouvoir.
Il y a plein de “paroles” qui n’étaient pas entendues avant, qui le sont maintenant avec les médias sociaux.
Nous avons des défis à relever pour contrer ces discours de désinformation, populistes.
Au travail
Les organisations comme la FSSS-CSN doivent se mettre au travail pour renverser la vapeur. Il faut promouvoir une vision de la société plus inclusive.
Nous devons lutter contre le chaos, la désorganisation, la division. Trouvons les moyens de canaliser la colère, les émotions négatives, pour que ça aille dans le bon sens.
La population a le pouvoir si elle se regroupe. Les grandes organisations de la société civile, les groupes communautaires, les syndicats, peuvent intervenir et mettre la pression pour que nos priorités deviennent les priorités des gouvernements.
Mais la politique n’est pas le seul canal par lequel intervenir. Plusieurs personnes, beaucoup de jeunes, sont difficiles à rejoindre. Allons leur parler là où ils sont, sur les médias sociaux.
Nous-mêmes, nous devons nous méfier. Chacun-e, vérifions les sources des informations que nous recevons.
Et cherchons ce qui nous uni.
Profitons de tous les espaces que l’on a pour nous exprimer. D’ici aux prochaines élections, mettons la pression.
Témoignage très troublant
Témoignage extrêmement troublant de la Dre Audrey McMahon qui a passé 14 mois en Palestine avec Médecins sans frontières.
Accompagnée de Jeff Begley, ancien président de la FSSS-CSN, la pédopsychiatre a été particulièrement secouée par le sort des enfants à Gaza et en Cisjordanie. Plusieurs sont tués, mutilés, sans famille.
Elle a raconté les attaques sur des hôpitaux, sur le système de santé, contre les médecins, les paramédicaux, sur tout le personnel du réseau de la santé et des services sociaux.
Il ne faut pas oublier, dit-elle, que le personnel de la santé est aussi touché par la guerre et continu à aider quand même, même si les travailleuses et les travailleurs sont parfois ciblés, battus, tués. Et qu’ils doivent traiter des membres de leur propre famille même en réalisant des amputations.
L’horreur de la guerre à son paroxysme, sans assez de pression de la communauté internationale pour que la guerre cesse.
“Je n’ai jamais vu un contexte comme ça, je n’ai jamais vu autant de violence et on ne doit pas accepter ça.”
Le congrès à livré une belle dose de solidarité en réponse au témoignage.
Buanderies en péril
Le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) rejoue un vieux film sur cassette VHS : il veut abolir les emplois dans les buanderies du milieu de la santé et envoyer les contrats au privé… Le pire, c’est qu’il pense faire des économies alors que depuis des décennies la démonstration a été faite que le privé ne lave pas blanc et coûte plus cher !
«Pour lancer son projet de privatisation, la CAQ a renié son engagement de financer la rénovation de la buanderie de l’hôpital Pierre-Boucher», révèle la présidente par intérim du Syndicat du CISSS de la Montérégie-Est, Micheline Charron. «C’est majeur et ce n’est qu’un début. Beaucoup d’emplois vont être perdus.»
Pour sauver les médias
La présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC-CSN), Annick Charrette a exposé le péril qui guette les médias fiables, des médias essentiels. Le conseiller syndical Samuel Trépanier l’accompagnait.
La FNCC-CSN demande aux gouvernements de mettre en place des mesures structurantes pour assurer la viabilité des médias qui se meurent.
Les baisses des revenus, maintenant accaparés par les géants du Web, ont mené à d’énormes coupures de postes.
Pendant ce temps, les Facebook et Google avalent les budgets publicitaires des entreprises d’ici et envoient leurs profits dans d’autres pays.
Il y a un risque pour les syndicats dont les luttes pourraient ne plus trouver écho dans la population si les derniers médias disparaissent.
La vitalité de la société en serait réduite.
L’information, un bien public – CSN – Confédération des syndicats nationaux
En soutien au RI-RTF
Diane McNicoll, représentante du secteur des ressources intermédiaires et de type familiale, et Dalila Badis, conseillère attitrée au dossier des RI-RTF ont présenté une question de privilège:
Considérant que le ministère de la Santé et des Services sociaux tarde à négocier sérieusement avec le secteur des ressources intermédiaires et de type familial FSSS-CSN;
Considérant les nombreux défis de mobilisation rencontrer par les travailleuses et travailleurs en raison de la nature de leur travail;
Considérant qu’ils n’ont pas accès au droit de grève ;
Considérant les nombreuses contraintes limitant la possibilité d’obtenir de la visibilité lors de mobilisation ou d’action concertée;
Il est proposé que les syndicats de la FSSS appuient les travailleuses et travailleurs du secteur des ressources intermédiaires et de type familial FSSS-CSN dans leurs revendications de négociation et les supportent lors de mobilisations et d’actions.