< Retour Imprimer
    • 19 MAI 15
    Travailler dans l’ombre avec peu de reconnaissance sociale

    La FSSS-CSN souligne le travail des préposé-es aux bénéficiaires le 19 mai. Dans les dernières semaines, plusieurs sujets touchant le travail des préposé-es ont fait les manchettes, rappelant qu’il est plus urgent que jamais de valoriser leur travail, mais aussi de travailler à améliorer leurs conditions de travail.

    Des dossiers médiatisés

    Au cours des dernières semaines, il a notamment été question du travail au noir que certains préposé-es feraient pour donner un bain de plus dans les CHSLD. Rapidement, le ministre Barrette s’en est pris aux préposé-es plutôt que de s’attaquer au vrai problème, soit la question de l’hygiène des aîné-es dans les CHSLD. Comment se fait-il qu’on accepte que la norme soit d’un seul bain par semaine dans les CHSLD? Comment se fait-il qu’on attaque les préposé-es plutôt que de travailler à améliorer les services aux aîné-es?

    Et la Fédération professionnelle des préposé-es aux bénéficiaires du Québec en ajoute en indiquant qu’elle a reçu 78 plaintes de vols et de fraude commis par des préposé-es aux bénéficiaires en indiquant que c’est la pointe de l’iceberg. Ces déclarations interviennent sans qu’on puisse savoir d’où proviennent ces données et si elles sont crédibles.

    Il ne s’agit pas ici de simplifier la problématique. Au contraire! Un résident victime de vol, de fraude, de maltraitance, c’est un cas de trop! Cette mauvaise presse vient ternir la profession et se répercute sur l’ensemble du personnel. Par contre, il faut bien noter qu’il s’agit de cas isolés. Pendant ce temps, on ne s’occupe pas du manque de valorisation et de reconnaissance sociale de cette profession.

    Des conditions de travail de plus en plus difficiles

    Au quotidien, les préposé-es aux bénéficiaires doivent faire face à un environnement de travail de plus en plus difficile. Les problématiques de violence des résidents et de membres de la famille envers le personnel, les charges de travail qui sont en progression constante, les contraintes de temps, une clientèle de plus en plus lourde, le peu ou pas d’intégration au sein de l’équipe de soins, le manque d’information et de communication sont des réalités observables dans les milieux.

    La plupart des préposé-es aux bénéficiaires subissent ces problèmes et se retrouvent souvent à travailler dans l’ombre avec de moins en moins de moyens pour donner des soins à la population.

    Cependant, Ils font face à une certaine contradiction : on leur demande de donner des soins en se montrant à l’écoute des besoins du patient, mais en même temps, ils doivent faire vite et être efficace. Ils et elles doivent donc de plus en plus faire plus avec moins. Mais cela a un impact : sur les services qu’ils donnent, mais aussi sur leur santé! Pour bien soigner autrui, encore faut-il être soi-même en bonne santé.

    À cette réalité, s’ajoute la mort qui est omniprésente dans leur travail au quotidien. C’est un travail que l’on peut qualifier d’émotionnellement exigeant. Il ne s’agit pas ici nécessairement de vouloir faire pitié, mais bien de décrire le contexte dans lequel ces travailleuses et travailleurs exercent leur profession.

    Elles et ils sont des milliers à exercer une profession avec passion et à miser sur le contact humain pour soigner la population.

    Des solutions pour les préposé-es aux bénéficiaires

    Parmi les solutions mises de l’avant par la FSSS, on peut penser à l’intégration des préposé-e-s aux bénéficiaires au sein des équipes de soins ou multidisciplinaires. Il s’agit d’un incontournable dans une perspective de continuité de soins. Les préposé-e-s aux bénéficiaires sont les plus exposés aux patients et les mieux placer pour dépister et donner de l’information à l’équipe de soins.

    À cela s’ajoute la formation, la diminution de la charge de travail dont l’ajout de personnel, la stabilisation des équipes de travail, l’amélioration des réseaux de communication et d’information, la mise en place de lieux et de moyens d’échange au sein du groupe et une rémunération juste.

    Ce sont des gens engagés dans leur profession. Par les gestes qu’ils posent, les soins qu’ils donnent, les liens qu’ils maintiennent, ils contribuent à créer et préserver un monde humain, à redonner de la dignité aux personnes dans leur milieu.

    Face aux besoins des usagères et usagers, la vraie question que l’on doit se poser comme société, c’est de savoir si nous donnerons la priorité à l’argent ou à la dignité humaine…

    En ce 19 mai, journée des préposé-es aux bénéficiaires, disons leur MERCI!

    Guy Laurion