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    • 09 DÉC 20
    Un coup de barre nécessaire dans les services psychosociaux et de réadaptation!

    Pour les travailleuses et les travailleurs du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement, du Centre montérégien de réadaptation et des centres en dépendance Virage et Foster, les offres présentées en négociation par le gouvernement ne permettront pas d’améliorer les conditions du personnel ni les services qu’ils offrent à des populations parmi les plus vulnérables. Les services en réadaptation ont été malmenés ces dernières années, tant par les politiques d’austérité que par les réformes centralisatrices. Au nombre des conséquences découlant des graves manques de main-d’œuvre dans ce secteur, notons l’augmentation des heures supplémentaires obligatoires, des taux records d’absences maladie, de grandes difficultés pour les établissements à retenir et à stabiliser le personnel ainsi qu’un allongement des délais d’intervention auprès des usagères et des usagers.

    « On voit de plus en plus de recours aux heures supplémentaires obligatoires, à cause du manque de personnel. C’est le cas notamment dans les résidences à assistance continue (RAC), où il est de plus en plus fréquent de voir des assistants en réadaptation ou des éducateurs forcés d’effectuer des heures supplémentaires obligatoires, déplore la présidente par intérim du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSSMO–CSN–Estrie, Jeanne Laliberté. Pour nous, à la FSSS-CSN, les négociations pour le renouvellement des conventions collectives doivent permettre de mettre un terme à cette pratique, parce celle-ci nuit à la conciliation famille-travail des salarié-es et parce qu’elle augmente les risques d’accidents de travail. Cela met une pression insoutenable sur les épaules des salarié-es ».

    Pour le syndicat, il y a plusieurs autres problèmes à corriger sur le terrain. Par exemple, les techniciennes, techniciens et professionnel-les assistent à l’érosion de leur autonomie professionnelle et ils déplorent un alourdissement de la bureaucratie ainsi que des lignes de communication déficientes au sein de l’établissement, issu de la fusion de nombreux centres d’activités aux missions diversifiées, lors de la dernière réforme engagée par Gaétan Barrette.

    « Les problèmes que nous vivions dans les services sociaux à l’enfance, à la jeunesse et aux populations les plus vulnérables ont trop longtemps été ignorés par les décideurs, dénonce la représentante du personnel professionnel et technicien en santé et services sociaux à la FSSSCSN, Roxanne Palardy. Résultat : on a assisté à de véritables drames dans la région de Granby qui ont fait les manchettes du côté de la protection de la jeunesse. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg. Quand de jeunes enfants doivent attendre un an, sinon plus, avant de recevoir les services dont ils ont besoin pour se développer, grandir et s’épanouir, ce sont plein d’autres petits drames qui se jouent et qui auront des répercussions durant toute leur vie. L’État a failli à son devoir de veiller aux besoins des plus vulnérables de la société. Ce sont des catastrophes qui pourraient être évitées par un réinvestissement significatif dans les services de première ligne et en santé mentale. C’est désolant de constater que le gouvernement ne veut s’attaquer qu’aux problèmes qui ont fait les manchettes, et encore, par des solutions décidées unilatéralement, au mépris de notre expertise, de notre professionnalisme. »

    Des problèmes de rémunération
    Ces conditions de travail détériorées font en sorte que les établissements de la région peinent aujourd’hui à combler leurs besoins en main-d’œuvre. Quant à la rémunération, elle n’est plus du tout compétitive. Il y a quelques semaines, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) évaluait à 9,2 % le retard de la rémunération globale des employé-es de l’État québécois par rapport aux salaires versés pour un travail comparable dans l’ensemble de la société, et ce, en tenant compte des avantages sociaux et du régime de retraite. Dans ces conditions, la FSSS-CSN s’explique mal que le gouvernement ne s’engage pas à reconduire les primes prévues pour le personnel œuvrant avec des usagères et des usagers aux prises avec des troubles graves de comportement ni à améliorer leurs conditions.

    « Dans les faits, avec ce qu’il offre actuellement en négociation, le gouvernement est en train de nous dire non seulement qu’il ne veut pas améliorer nos conditions, diminuer les charges de travail ou embaucher du personnel supplémentaire, mais qu’en plus, nous devrions continuer de travailler dans cet environnement intenable pour une rémunération inférieure à ce que nous recevons actuellement. C’est un total manque de respect. C’est clair pour nous, il y a urgence d’agir et pas juste dans les conférences de presse quotidiennes du premier ministre! C’est aux tables de négociation que ça doit se passer », de conclure la présidente du conseil central de la Montérégie-CSN, Annette Herbeuval.

    En ce qui a trait aux salaires, la CSN revendique des augmentations en montants fixes, ce qui a un impact plus marqué pour les plus bas salarié-es, de 2 $ l’heure pour 2020 et de 0,75 $ l’heure ou 2,2 %, selon la formule la plus avantageuse, pour les années 2021 et 2022. Les conventions collectives du secteur public sont échues depuis le 31 mars 2020. À propos de la FSSS-CSN La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 120 000 membres dans les secteurs public et privé, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS-CSN est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire. Le Conseil central de la Montérégie-CSN regroupe plus de 30 000 membres répartis dans plus de 200 syndicats. La CSN compte au total plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, tant dans les secteurs privé que public.