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    • 16 SEP 20

    Respect pour les travailleuses et les travailleurs de la santé et des services sociaux !

     

    Pour les travailleuses et les travailleurs de la santé et des services sociaux de l’Abtibi-Témiscamingue, les hausses de salaires allant de 10 à 25 % versées à certains cadres du CISSS-AT illustrent à quel point les dirigeantes, dirigeants et gestionnaires du réseau public sont déconnectés de la réalité vécue sur le terrain.

    « Nos membres reçoivent ça comme un manque de respect total. C’est épouvantable de voir ça, s’insurge la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Annick Trottier. Pendant ce temps-là, le gouvernement nous coupe nos primes… il y a du monde qui vont perdre 300 $ à 400 $ de revenu dès le 30 septembre, certains vont perdre jusqu’à 5000 $ par année! Notre négociation n’avance pas : le gouvernement ne nous offre même pas l’inflation et il refuse de discuter de nos priorités comme la santé et la sécurité au travail ou les surcharges et l’épuisement. On a des centaines de personnes qui attendent un règlement de l’équité salariale depuis 2010 !»

     Les derniers mois ont été très éprouvants pour les travailleuses et les travailleurs du réseau public qui ont été au front de la lutte à la pandémie. Celles et ceux que le premier ministre, François Legault, appelle les anges gardiens sont littéralement à bout de souffle.

    Si l’arrivée massive de nouvelles recrues chez les préposé-es aux bénéficiaires constitue une bonne nouvelle, la FSSS–CSN souligne qu’il faudra s’attarder sérieusement aux conditions de travail et de pratique du personnel. C’est à cause des mauvaises conditions de travail et des salaires trop bas que les établissements se retrouvent aujourd’hui avec de graves problèmes de recrutement de main-d’œuvre. La formation et l’intégration accélérée des centaines de préposé-es dans la région seront un coup d’épée dans l’eau si on ne réunit pas les conditions assurant un milieu de travail enrichissant et épanouissant.

     

    Toute la CSN en appui

    « En négociation, ces travailleuses et ces travailleurs demandent une augmentation de 2 dollars l’heure dès cette année, poursuit le président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec, Félix-Antoine Lafleur. Le gouvernement dit que cette demande salariale est ambitieuse. Nous pensons au contraire que ce n’est qu’une question de bonne gestion. En comprimant les salaires comme ils l’ont fait ces 20 dernières années, les gouvernements qui se sont succédé ont créé de graves problèmes. Les salaires versés dans le secteur public ne sont plus du tout concurrentiels. Et avec la charge de travail qui s’alourdit sans cesse et le climat de travail qui se détériore, on se retrouve avec des pénuries, des trous un peu partout. La crise actuelle a mis ces difficultés au grand jour, mais elles existaient avant et elles vont s’aggraver, si on ne s’y attaque pas sérieusement dès maintenant! »

     

    Revendications

    Les salarié-es membres de la CSN en santé et services sociaux ainsi qu’en éducation, en enseignement supérieur et dans les organismes gouvernementaux réclament des augmentations de salaire de 2 $ pour toutes et tous en 2020 et 0,75 $ pour les années 2021 et 2022. La demande, formulée en montant fixe plutôt qu’en pourcentage, permet de soutenir davantage celles et ceux qui gagnent le moins et pour qui un coup de barre est plus que nécessaire. De son côté, le gouvernement offre 1,75 % pour 2020 et 2021 et 1,5 % pour 2022.

    En outre, la FSSS–CSN a présenté une centaine de solutions aux représentants patronaux pour corriger des problèmes majeurs vécus sur le terrain dans les établissements. Il y est question notamment de prévenir davantage les accidents de travail et les maladies professionnelles, de combattre les surcharges de travail, d’ajouter du personnel, de favoriser la conciliation famille-travail-études, d’encourager le personnel à demeurer plus longtemps dans le réseau ou encore de diminuer les sommes qui sont exigées aux salarié-es pour pouvoir travailler, pensons par exemple aux frais de stationnement qui leur sont facturés.

    À propos

    La Fédération de la santé et des services sociaux réunit 95 000 travailleuses et travailleurs du réseau public de santé et de services sociaux, et ce, dans toutes les catégories de personnel. Elle est l’une des huit fédérations composant la Confédération des syndicats nationaux. La CSN regroupe plus de 300 000 salarié-es, dont 150 000 dans le secteur public, ce qui en fait l’organisation syndicale la plus représentative chez les employé-es de l’État québécois. En Abitibi-Témicamingue–Nord-du-Québec, plus de 7000 travailleuses et travailleurs sont membres d’un syndicat CSN.