La Commission de la santé et des services sociaux a rendu public son rapport portant sur les conditions de vie des adultes hébergés en centre d’hébergement et de soins de longue durée.
Un rapport intéressant
Ce rapport va dans le sens de ce que nous avons décrié à plusieurs reprises au cours des dernières décennies. Il cible les besoins croissants des résident-es, en plus de mettre en lumière le fait que les cas se complexifient dans les CHSLD avec divers diagnostics, tant physique que psychologique.
Et que dire de l’approche du milieu de vie versus celle du milieu de soins! Le rapport traite aussi des conditions d’exercice des travailleuses et travailleurs en CHSLD. À sa lecture, nous ne pouvons faire autrement que de constater que la réalité des CHSLD s’éloigne des principes et de l’approche milieu de vie telle que décrite dans les orientations ministérielles pour un milieu de vie de qualité pour les personnes hébergées en CHSLD.
En voici un bref extrait : « Pour les personnes résidant en hébergement de longue durée, le centre d’hébergement représente un milieu de vie substitut, le nouveau domicile au sein duquel elles poursuivent leur cheminement de vie. Afin de contrer les effets pervers de l’institutionnalisation, il devient impératif de combattre la dépersonnalisation souvent associée à des horaires rigides et à l’environnement physique non stimulant du milieu institutionnel traditionnel en promouvant la création d’un environnement favorable à répondre le mieux possible aux besoins des résidents. Il est essentiel de créer un milieu de vie dans lequel des services et des soins de qualité seront dispensés, en partant des besoins, des goûts, des habitudes et des valeurs des personnes et de leur famille. Ces considérations rendent par conséquent indissociables les concepts de qualité de vie et de qualité des interventions, d’où l’importance toute particulière que l’on se doit d’accorder aux facteurs psychosociaux dans la prestation de soins et services à une clientèle en lourde perte d’autonomie.»
Pour arriver à remplir les objectifs de cette approche, il faut développer des environnements propices à l’instauration de ces principes et incontestablement ajouter les ressources nécessaires à leurs atteintes. C’est pourtant tout le contraire qui s’est fait dans les dernières années, au rythme des nombreuses mesures d’austérité, de l’augmentation de la charge et du rythme de travail.
Continuer d’intervenir pour améliorer la situation dans les CHSLD
Le 9 juin dernier, en conférence de presse au Saguenay-Lac-St-Jean, nous présentions un rapport accablant sur les conditions d’exercices des préposé-es aux bénéficiaires dans les CHSLD. Ce rapport présente l’impact des compressions budgétaires injustifiées sur la santé physique et psychologique de ceux-ci. Le rapport de la commission vient confirmer cet état de fait.
Les choix du gouvernement sont loin de répondre aux préoccupations et aux besoins de la population. Les décisions prises se comptabilisent strictement par une colonne de chiffres sans tenir compte des impacts négatifs sur les services à la population. Pour en rajouter une couche, le ministre de la Santé et des Services sociaux annonçait le lancement d’un appel d’offres pour un CHSLD privé non conventionné de 96 lits dans les Laurentides.
Il est plus que temps d’être honnête et sérieux. Le problème n’est pas tant au niveau des orientations ministérielles, mais bien au niveau de leur application. Il est impossible de réaliser les objectifs poursuivis par ces orientations en continuant d’imposer des compressions budgétaires et de privatiser l’hébergement des aîné-es.
Ce rapport tout comme ses recommandations ne peuvent se retrouver sur une tablette comme c’est trop souvent le cas. Le gouvernement actuel doit en prendre acte et y donner suite immédiatement. Et nous, en tant que citoyenne et citoyen, nous devons nous en assurer, et ce, en respect de nos personnes aînées.
Guy Laurion