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    • 04 SEP 24
    Un ‘’SWAT team médical » déshabillé chez Urgences-Santé  

    MONTRÉAL, QC, le 4 septembre 2024– C’est peu connu, mais en 2004, Urgences-Santé s’est dotée d’un groupe d’intervention médicale tactique (GIMT). Cette équipe est composée de paramédics spécialement formés, équipés et entrainés à intervenir plus rapidement et plus efficacement lors d’évènements à haut risque, par exemple impliquant la présence d’un tireur actif.  Elle peut entrer avec les premières équipes de policiers pour débuter le traitement des blessés même si la menace est toujours présente.  Cette équipe est d’ailleurs la seule de ce type au Québec et se déplace dans toutes les régions.

    La mise en place de cette équipe tactique tire ses racines des conclusions du rapport de la coroner Sourour concernant le massacre de la Polytechnique.  Celles-ci insistaient sur l’importance des soins préhospitaliers dans le traitement initial des victimes de traumatismes ainsi que sur la réduction maximale des délais pour accéder aux patient-es et effectuer le triage approprié.

    Afin de réduire au maximum les temps d’intervention, et conséquemment, la mortalité et la morbidité lors d’évènements majeurs, un Véhicule d’Intervention Médicale Tactique (VIMT) de type pick-up était déployé depuis quelques années.  Ce véhicule ne comportait pas de civière, mais plutôt l’ensemble de l’équipement d’intervention tactique et médical. Il était constamment disponible, tel un premier répondant, pour intervenir avec un temps de réponse deux fois plus rapide que la normale.

    Des délais d’intervention médical tactique trop longs

    Le 30 juin dernier, Urgences-santé a décidé que le VIMT devait rester au garage. Une nouvelle série d’ambulances avec plus d’espace, permettant d’y mettre à la fois l’ensemble du matériel tactique, médical ainsi qu’une civière, a cependant été commandée. Or, contre toute logique, la direction a plutôt choisi de confier ces plus gros véhicules aux équipes régulières, ce qui a un impact négatif sur la rapidité de déploiement de l’équipe d’intervention médicale tactique.

    ‘’Depuis le 30 juin, l’équipe médicale tactique se retrouve avec des ambulances régulières. Pour eux c’est comme sortir à moitié habillé, parce que faute d’espace, ils sont contraints de laisser certains de leurs équipements spécialisés dans un autre type de véhicule, une Unité de Soutien Opérationnel (USO). Si un besoin d’intervention médicale tactique survient, l’équipe doit compléter son assignation en cours avant de se mettre en route vers le lieu du drame, mais l’USO aussi.  Il reste juste à espérer que l’USO soit proche et non affectée à d’autres tâches. Avec un territoire de 744 km2 et dans un contexte urbain impliquant de la congestion routière constante, un déplacement superflu peut représenter la différence entre la vie et la mort’’ de préciser Claude Lamarche, président du syndicat préhospitalier-CSN.

    Comme recommandé dans le rapport de la Coroner Sourour, le Syndicat du Préhospitalier affilié à la CSN demande à Urgences-Santé de maintenir les délais d’intervention les plus courts possibles en poursuivant le déploiement des Véhicules d’Intervention Médicale Tactique (VIMT). Les ambulances avec plus d’espace devraient également être assignées aux autres équipes d’intervention médicale tactique afin qu’elles puissent effectuer leur travail efficacement avec l’ensemble du matériel nécessaire.

     

    À propos

    Le syndicat préhospitalier représente près de 1000 paramédics à Montréal et Laval.  Il fait partie de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) qui compte plus de 140 000 membres dans les secteurs publics, parapublics et privés, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux, mais aussi dans les services préhospitaliers. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.