La semaine dernière, nous avons annoncé que nos 300 syndicats vont aller chercher des mandats de grève pour appuyer la négociation du secteur public. Pourquoi aller chercher des mandats de grève? Parce que nous faisons face à un gouvernement qui méprise les travailleuses et travailleurs et qui fait tout pour nuire aux services publics. Pourtant, il y a urgence à limiter la hausse des inégalités sociales.
Lutter pour un meilleur partage de la richesse
À la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), c’est près de 130 000 travailleuses et travailleurs qui ont fait de l’enjeu salarial leur priorité de négociation. C’est le cas pour les travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux (hôpitaux, CLSC, CHSLD, centre jeunesse, CRDITED, centre de réadaptation, secteur préhospitalier, ressources intermédiaires et de type familial (RI-RTF) et centres d’hébergement privés), comme pour celles et ceux qui travaillent dans les CPE et les services de garde en milieu familial. En faisant tous ensemble de la question salariale l’enjeu prioritaire de cette négociation, ils nous invitent à avoir un débat de fond sur le partage de la richesse au Québec.
Est-ce que c’est normal que la majorité de la population se soit appauvrie dans les dernières décennies alors que nous avons connu plusieurs périodes de croissance économique? Est-ce normal que les plus riches et les entreprises parviennent souvent à échapper à leurs responsabilités et ne fassent pas leur juste part? Comment se fait-il que le fardeau fiscal repose de plus en plus sur les travailleuses et travailleurs?
Le gouvernement Couillard a donc deux choix. Ou bien il demande aux mieux nantis de faire leur juste part ou bien il tente de mettre la population contre les travailleuses et travailleurs du secteur public. Considérant son passé, on peut penser qu’il aura tendance à opter pour la deuxième option.
Comme plusieurs, la FSSS-CSN considère qu’il faut faire de la lutte aux inégalités sociales un de nos chevaux de bataille. Notre négociation est une étape obligée pour renverser la tendance à l’augmentation de ces inégalités.
Aller à la rencontre des travailleuses et travailleurs pour consolider notre mobilisation
Le gouvernement Couillard méprise les travailleuses et travailleurs. Il l’a démontré en appliquant des mesures d’austérité qui transforment le visage de notre société en affaiblissant nos services publics. Il le prouve en refusant d’entendre les demandes légitimes des syndicats dans ces négociations. Il le confirmer en épargnant sans cesse les plus riches de la société.
Comment faire pour le faire changer d’avis? Il faut se mobiliser! Et reprendre confiance dans notre action collective. Parce que c’est toujours en nous mobilisant et en luttant collectivement que nous sommes parvenus à améliorer les conditions de vie de l’ensemble de la population.
Et la meilleure façon d’y parvenir, c’est de se parler, de se rassembler et par notre action collective, mener une lutte qui donne une voix aux travailleuses et travailleurs.
Au cours des prochaines semaines, des assemblées se tiendront dans les 4 coins du Québec. Partout, des milliers de travailleuses et travailleurs débattront de la question de la grève. Déjà, quelques syndicats ont tenu leur assemblée et les résultats sont clairs : nous sommes prêts à mener une bataille pour améliorer nos conditions de travail!
Des images circulent sur les médias sociaux. On y voit des assemblées populeuses où des gens discutent de la grève. Et les mandats s’adoptent souvent à plus de 80%. Nos membres constatent que même à notre table sectorielle, où nous n’avons pas de demandes à incidence monétaire, le gouvernement ne veut pas négocier de bonne foi.
Les travailleuses et travailleurs encaissent depuis longtemps. Ils sont actuellement en train de nous dire qu’ils en ont assez et qu’ils sont prêts à prendre les moyens nécessaires pour se faire respecter.
Jeff Begley