« Rien ne justifie quant à nous que le gouvernement procède à l’abolition de la Commission de l’équité salariale (CES) pour intégrer ses fonctions au sein d’une Commission des normes du travail et de l’équité salariale (CNTES). Cette décision est tout simplement déplorable. En outre, le choix aussi de ne pas confier l’ensemble des responsabilités dévolues actuellement à la CES à la section d’équité salariale de cette nouvelle commission est tout aussi consternant », d’expliquer Denise Boucher, vice-présidente de la CSN, lors de la présentation du mémoire de la centrale portant sur le projet de loi 130.
Pour la CSN, l’élimination de la discrimination salariale basée sur le sexe correspond à un droit fondamental qui ne peut être confondu avec une simple question de norme minimale du travail. L’ensemble du processus menant à la mise en place de l’équité salariale exige une cohérence forte dans la démarche.
« La CES était en mesure d’assurer une telle cohérence, l’ayant notamment établie au fil du temps. Le fractionnement des fonctions risque au contraire de réduire en peau de chagrin cette cohérence et aussi l’expertise québécoise en matière d’équité salariale. Faire fi de la complexité de ces démarches et des besoins colossaux auxquels font face entreprises, syndicats et salarié-es, puis réduire l’équité salariale à sa plus simple expression constituent un net recul pour les femmes et la société québécoise. Ces dernières se sont battues pendant plus d’une décennie, autant sur les fronts juridique que politique pour se faire reconnaître réellement ce droit. Tenter d’atteindre l’équité salariale sans pour cela donner les moyens d’y arriver est illusoire. Nous demandons aujourd’hui au gouvernement de ne pas restreindre ces moyens », de déclarer Denise Boucher.
Services publics mis à mal
La CSN dénonce également la décision du gouvernement de procéder à l’abolition et à la fusion d’autres organismes gouvernementaux. Ce plan d’action n’est pas sans avoir d’impacts sur les différentes missions de l’État et sur celles et ceux qui dispensent les services publics. De plus, la CSN tient à marquer son désaccord quant aux choix budgétaires qui justifient et déterminent ces décisions politiques.
Pour la CSN, en abolissant plusieurs structures de consultation de la société civile, le gouvernement procède à un affaiblissement de la démocratie participative.
« En sabrant plusieurs organismes consultatifs autonomes ou paritaires consacrés aux aîné-es, à la famille, aux relations interculturelles, à la jeunesse, au travail et à la main-d’œuvre, le gouvernement met au rancart la participation associative et citoyenne. À la CSN, nous croyons qu’il est essentiel de maintenir une concertation afin d’instaurer un dialogue dont l’objectif est la construction de visions, d’objectifs et de projets communs de différentes parties, ce qui a bien servi le Québec par le passé », de conclure Denise Boucher.