Hé oui, en 2022, les Québécoises travaillent encore à rabais! Ça vous frappe, ça vous surprend? C’est une bien triste nouvelle que nous apprend l’Institut de la Statistique du Québec avec une récente étude sur l’évolution de l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes depuis 1998. En 2021, le salaire horaire moyen des femmes équivalait à 91% de celui des hommes. Comme quoi il y a encore du chemin à faire.
Et parlant de ça, les plaintes non résolues de maintien de l’équité salariale pour plusieurs titres d’emploi du réseau public de la santé et des services sociaux en sont un bon exemple. Entre autres, les agentes administratives, les adjointes à la direction et à l’enseignement universitaire, les acheteuses et les secrétaires médicales et juridiques, emplois majoritairement occupés par des femmes, attendent depuis près de 12 ans que le gouvernement mette fin à la discrimination salariale qu’elles subissent.
De la discrimination salariale encore présente dans le secteur public
Le ministre du Travail, Jean Boulet, disait la semaine dernière qu’on peut être fiers des progrès réalisés en matière d’équité salariale, que la société québécoise est l’une des plus égalitaires au monde. Cependant, cela ne veut pas dire que tout est réglé, et qu’il faut arrêter d’avancer. Au contraire! Encore aujourd’hui, de nombreuses femmes sont encore victimes de discrimination salariale, et ce, au sein même du réseau public. Dans le réseau de la santé et des services sociaux par exemple, c’est plus de 30 000 personnes du secteur bureau et de l’administration qui attendent depuis 2010 que le gouvernement respecte sa propre loi! Est-il nécessaire de rappeler à M. Boulet que la Loi sur l’équité salariale a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale en 1996 et que par la suite les employeurs, dont le gouvernement, ont l’obligation de s’assurer de la maintenir ?
Partout au Québec, les travailleuses se mobilisent pour faire entendre raison au gouvernement. En partenariat avec le SQEES-FTQ et le SCFP-FTQ, la FSSS-CSN entend soutenir les luttes de ces travailleuses qui méritent le respect. Souvent oubliées, ces femmes sont pourtant essentielles au bon fonctionnement des services publics. Ce sont elles qui vous accueillent, qui ouvrent et qui s’occupent de la bonne tenue de votre dossier et de la prise de vos rendez-vous, qui accompagnent et soutiennent les professionnel-les, qui s’assurent qu’il y a une quantité suffisante de matériel à utiliser pour recevoir vos soins et services, etc. Sans leur apport, les professionnel-les seraient bien mal pris pour dispenser les soins et services auxquels les Québécoises et les Québécois sont en droit de s’attendre.
Une loi, un droit!
L’équité salariale, c’est une loi! Le gouvernement ne peut pas se placer au-dessus de cette loi et il doit aussi montrer l’exemple ! Si le gouvernement souhaite redevenir un employeur de choix, il devra débuter par éliminer la discrimination salariale envers son personnel et accorder la juste valeur du travail du personnel de bureau et de l’administration du réseau de la santé et des services sociaux. C’est une question de justice !
Si vous nous voyez organiser des mobilisations, n’hésitez pas à venir nous voir, à venir nous parler, à venir nous appuyer. Il est temps d’envoyer un signal clair au gouvernement pour qu’il interpelle rapidement la présidente du Conseil du trésor pour régler la discrimination que vivent ces femmes! Respect et solidarité!