La semaine dernière, nous voyons comment l’équité salariale a été un gain important du mouvement syndical et comment les interventions de la CSN ont grandement contribué à faire avancer l’égalité homme-femme au Québec. Bien que l’on doive souligner l’importance de ces avancées sociales, il reste encore du pain sur la planche pour assurer une réelle égalité.
Mais la bataille pour l’égalité est loin d’être terminée
Autant dans le secteur privé que dans le secteur public, du travail est encore nécessaire pour en assurer son maintien. En 2005, dans le cadre de la négociation des conventions collectives avec le secteur public, le Conseil du trésor a, malheureusement, lié le dossier de l’équité salariale à celui de la négociation en imposant une seule et même enveloppe budgétaire. Ce faisant, le gouvernement a choisi d’opposer deux droits : celui de toutes et de tous à l’amélioration de leurs conditions de travail, et celui de l’élimination de la discrimination salariale faite aux femmes.
L’équité salariale ne se négocie pas comme une convention collective, c’est une obligation de résultat pour l’employeur et cette obligation de résultat, il ne peut l’imposer!
Des politiques contre elles
En juin dernier, le président du Conseil du trésor, a non seulement décidé de geler les effectifs des secteurs public et parapublic pour deux ans, c’est donc dire réduire le nombre d’emplois accessibles pour les femmes, mais il prévient que ses engagements financiers pour le renouvellement des conventions devront tenir compte non seulement des hausses salariales, mais aussi notamment du coût de l’équité salariale. Une fois de plus, on oppose le droit de négocier des conditions de travail pour toutes et tous, aux droits des femmes.
Alors que le personnel du secteur public accuse un retard salarial important comparativement à d’autres secteurs, soit 8,3 %. Ce retard serait encore plus important, n’eut été des ajustements versés en vertu de la Loi sur l’équité salariale.
Le gouvernement s’attaque à un réseau composé majoritairement de femmes
Lorsqu’on considère que le réseau de la santé et des services sociaux est composé très majoritairement de femmes, c’est une véritable discrimination sexuelle, systémique, que l’État applique à ce secteur comparativement à d’autres secteurs d’emplois. Maintenant, on peut donc affirmer que c’est tout le réseau qui est discriminé, tant les emplois masculins que féminins.
Au lieu d’investir pour relancer l’économie, le gouvernement applique des mesures de réduction du personnel et d’austérité qui affecteront des milliers de femmes. C’est une inconscience. Le gouvernement ne regarde pas les conséquences de ses choix sous l’angle des impacts sur les femmes et sur les services à la population. Il ne respecte pas ses engagements en matière d’égalité.
Conciliation travail-famille-casseroles
Lors de la prochaine négociation, nous devrons nous y attaquer pour préserver nos services publics et obtenir des salaires décents pour tout le monde. Nous saurons revenir en force, hommes et femmes, pour ce nécessaire combat social et syndical à mener en solidarité et attaquer de front ce vent d’austérité qui souffle et qui s’en prend tout particulièrement aux femmes. La détermination et la solidarité, c’est essentiel pour le progrès social !