Du 20 au 24 octobre prochain, les salarié-es de l’État membre de syndicats CSN tiendront une semaine des engagements rompus. Cette semaine d’activité, à l’aube d’une nouvelle ronde de négociations, vise à rappeler que plusieurs dossiers issus des dernières négociations ou autres ne sont toujours pas réglés, et ce malgré des engagements formels, écrits, signés en ce sens. Comme organisation syndicale, nous entendons aborder les prochaines négociations dans un climat de confiance et de bonne foi avec le gouvernement qui, nous le savons, a des objectifs de départ bien différents des nôtres. Toutefois, notre confiance est ébranlée lorsque nos membres ont l’impression que le gouvernement rompt ses engagements impunément.
Parmi ces dossiers non réglés malgré les engagements reçus, le cas des technologues spécialisés en radiologie (TSR) est particulièrement révélateur. Ces femmes travaillent souvent dans l’ombre, dans les centres hospitaliers. Elles effectuent des radiologies et divers examens particuliers et hautement spécialisés qui permettent de fournir des images et des données au médecin spécialiste radiologiste, qui posera un diagnostic. Par ailleurs on fait de plus en plus appel à des TSR pour administrer différents traitements, notamment en cancérologie. Ceux et celles qui œuvrent dans le réseau savent à quel point leur contribution est essentielle. Ça doit normalement être le cas de notre ministre de la Santé et des Services sociaux, le Dr Gaétan Barrette, lui-même radiologiste. Il ne peut ignorer que sans les TSR, il ne pourrait tout simplement pas faire son travail!
Des années après le règlement de la question de l’équité salariale, ces femmes attendent toujours le maintien de l’équité salariale selon la reconnaissance de leur travail et de leurs compétences, de leur contribution indispensable au mieux-être de la population. Lorsque nous avons constaté que le processus d’équité salariale laissait pour compte plusieurs spécialités, nous avons déposé des plaintes, dès 2008, auprès de la Commission de l’équité salariale, car nous considérions que plusieurs TSR avaient droit elles aussi à un redressement en vertu de la Loi. C’est ainsi que, lors des dernières négociations qui furent suivies d’un règlement global de l’équité salariale, en 2013, le gouvernement et les syndicats se sont entendus pour corriger cette situation inéquitable pour les TSR, et ce dans les meilleurs délais dans le cadre des travaux d’un groupe de travail. De bonne foi, nous avons accepté de participer à ce processus, devant l’engagement du gouvernement et de nos employeurs à mener les travaux rondement.
Une année s’est écoulée depuis cette entente et nous faisons toujours face à un mur. Au départ, les parties s’étaient engagées à terminer les travaux au plus tard le 31 décembre 2013. Nous avons accepté un délai supplémentaire, jusqu’au 30 juin dernier en vue d’en venir à une entente, mais les travaux n’ont pas débloqué. La volonté patronale de régler cette question n’y est toujours pas. Par conséquent, il semble bien que, malgré l’entente formelle conclue en février 2013, la question devra être tranchée par la Commission de l’équité salariale.
Nous ne pouvons rester les bras croisés devant ce refus du gouvernement et de nos employeurs de tenir leurs engagements. Du côté syndical, nous avons toujours agi en toute bonne foi. Lorsque nous signons une entente, nous la respectons. Nous nous attendons à la même rigueur de la part de nos vis-à-vis. Comment pouvons-nous aborder avec ouverture et confiance la prochaine ronde de négociation quand les engagements pris dans la précédente n’ont pas été respectés?